L'asthme aigu tue chaque année 1500 à 2000 personnes en France. L'analyse des décès au cours de l'asthme grave fait apparaitre bien souvent une mauvaise appréciation des signes de gravité lors de la prise en charge. Il est donc fondamental devant toute crise d'asthme de dépister précocement les facteurs de gravité qui définissent l'asthme aigu grave et modifient la prise en charge initiale et son orientation.
La crise aigue grave se définit comme une crise inhabituelle mettant en jeu le pronostic vital. L'évolution est imprévisible.
Critères de gravité:
La gravité est liée:
- Au terrain: asthme ancien, instable, traitement insuffisant, patient déjà hospitalisé pour crise grave, enfant très jeune (< 4 ans) et adolescents
- Aux faits récents: syndrome de menace avec augmentation de la fréquence et de la sévérité des crises, épisodes intercritiques de moins en moins asymptomatiques et moindre sensibilité aux thérapeutiques usuelles
- Au caractère de la crise: ressentie par le malade comme inhabituelle par son évolution rapide et par la présence de signes cliniques de gravité
- Signes de gravité extrème: trouble de la conscience, pause respiratoire, collapsus, silence auscultatoire, incapacité à parler ou à tousser, DEP irréalisable
- Signes de sévérité:
- Pour la respiration: orthopnée, FR > 30/min chez l'adulte et l'enfant de plus de 5 ans et >40/min chez l'enfant de 2 à 5 ans, sueurs, cyanose, DEP < 150l/min chez l'adulte ou baisse de 50% de la valeur habituelle chez adulte et 33% chez l'enfant, tirage, balancement thoraco abdominal, contraction permanente des muscles sterno cléido mastoïdiens
- Pour la circulation: FC > 120/min chez l'adulte, TRC allongé, marbrures, hypoTA
- Pour la neurologie: agitation, trouble de la conscience
Conduite à tenir:
L'examen clinique doit être rigoureux à la recherche de signes de gravité. L'interrogatoire de la famille recherche d'éventuels facteurs déclenchants (exposition massive à un allergène, abus de sédatif, prise d'AINS, aspirine ou béta bloquants), effort, infetion, observance thérapeutique, syndrome de menace.
- Laisser le patient dans la position adoptée ou 1/2 assis
- O² au masque haute concentration pour SpO² > 90% chez adulte
- Application du protocole et éventuellement corsicothérapie IV après avis du médecin régulateur (en général 1 à 2 mg/kg, en général de Solu)